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Catégorie: Développement économique local

Portrait d’entreprise : Paramédics des Premières Nations

En activité depuis maintenant 35 ans dans la communauté mohawk de Kanesatake, Paramédics des Premières Nations est la seule entreprise privée autochtone offrant des services ambulanciers au Québec. Voici l’histoire inspirante de cette entreprise, qui souhaite partager son expertise avec d’autres communautés autochtones du Québec.

L’entreprise Kanesatake Emergency Medical Services a été créée en 1985 par Ronald et Judith Bonspiel, avec l’aide de Clarence Simon, un ancien grand chef de la communauté, et de sa femme, Linda Simon. De 1985 à 1987, l’entreprise visait seulement à offrir un service de transport médical pour répondre aux besoins des membres de la communauté qui devaient se rendre à l’extérieur pour des examens médicaux. Ces deux années d’activités leur ont toutefois permis de constater à quel point la communauté mohawk était mal desservie en matière de services ambulanciers. En effet, les ambulances se rendaient peu souvent dans la communauté et chaque fois, les délais d’attente étaient très longs, ce qui pouvait mettre en danger la vie des patients. En 1987, M. et Mme Bonspiel ont décidé d’offrir des services de premiers répondants, ce qu’ils ont fait à l’aide d’un véhicule sur lequel ils avaient installé des lumières rouges. À ce moment, ils répondaient aux appels seulement en attendant l’arrivée des services ambulanciers, mais les délais d’attente avant que ceux-ci arrivent à Kanesatake étaient très longs. Ils ont donc décidé de suivre une formation pour devenir ambulanciers et une fois leur formation terminée, ils ont commencé à répondre aux appels avec une ambulance payée de leur propre poche.

En 1989, ils ont embauché leurs premiers employés diplômés d’un cégep, dont faisait partie leur fils Robert. À ce moment, même si elle était en activité, l’entreprise n’avait toujours pas de permis officiel. Après quelques années de démarches pour régulariser leur statut, ils ont finalement obtenu en 1993 un permis leur permettant d’intervenir uniquement sur le territoire de Kanesatake. Au cours des années suivantes, ce périmètre s’est agrandi avec l’ajout de la ville de Saint-Placide, qui pouvait ainsi bénéficier de services ambulanciers plus rapides que ceux offerts par une entreprise basée à Saint-Eustache. C’est ainsi qu’ils ont commencé à répondre à des appels provenant de l’extérieur de la communauté, et ce, même s’ils n’avaient pas officiellement le droit de le faire.

Paramédics Premières Nations
Robert Bonspiel

Changement de nom et de mission

Au début des années 2000, Robert Bonspiel a graduellement remplacé ses parents à la tête de l’entreprise familiale. Pour lui, l’entreprise est en constante évolution. Une de ses premières actions en tant que dirigeant de l’entreprise a été de changer son nom pour First Nations Paramedics | Paramédics des Premières Nations et de revoir sa mission, des changements qui visaient à élargir le champ d’action de l’entreprise. Au fil des années, le territoire couvert par Paramédics des Premières Nations s’est encore étendu, avec l’ajout des villes de Mirabel et de Saint-André-d’Argenteuil. Le volume d’appels est variable selon la saison, mais bon an, mal an, l’entreprise répond à environ 500 appels.

Présentement, l’entreprise embauche quatre employés à temps plein et six autres à temps partiel, dont trois sont des membres de la communauté. Selon un sondage informel réalisé par M. Bonspiel il y a quelque temps, il y aurait au Québec neuf membres des Premières Nations œuvrant dans le domaine des soins préhospitaliers. Comme trois d’entre eux font déjà partie de son équipe, il emploie donc le tiers des ressources actuellement disponibles.

Desservir d’autres communautés des Premières Nations

Dernièrement, M. Bonspiel a commencé à faire du démarchage auprès d’autres communautés aux prises avec une situation similaire à celle avec laquelle Kanesatake devait composer dans les années 1980. Il a ainsi pu constater que la majeure partie des communautés des Premières Nations sont très mal desservies en matière de services ambulanciers, un état de situation qui est déplorable en 2020. Suivant ces démarches, il a pu obtenir plusieurs résolutions de gouvernements locaux, l’autorisant à négocier avec les Centres intégrés universitaires de santé et de services sociaux (CIUSSS) de chacune des régions concernées ainsi qu’avec le ministère de la Santé et des Services sociaux. L’objectif de ces démarches n’est pas de soutirer du financement au ministère, mais plutôt de tenter de subdiviser les contrats avec les communautés pour que le « modèle » développé à Kanesatake puisse y être implanté, ce qui n’est pas facile à faire. De plus, M. Bonspiel est aussi en pourparlers avec le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur pour qu’une formation collégiale en soins préhospitaliers d’urgence en accéléré ou bien même une attestation d’études collégiales puissent être développées et offertes dans les communautés. Cette formation pourrait permettre d’augmenter le bassin de main-d’œuvre autochtone disponible dans ce secteur d’activité.

Dans les derniers mois, M. Bonspiel a entrepris des démarches afin de pouvoir construire une nouvelle bâtisse pour son entreprise, qui est actuellement gérée à partir du sous-sol de la maison de ses parents. Ce bâtiment, qui comprendrait un garage, permettrait de répondre aux besoins actuels et futurs de l’entreprise, en plus de projeter une image encore plus professionnelle. Pour ce projet, M. Bonspiel peut compter sur l’aide de la gestionnaire du développement économique de la communauté, Mme Tracey Bonspiel, et de son équipe.

La CDEPNQL souhaite bon succès à M. Bonspiel dans la réalisation de tous les projets futurs de son entreprise.

Pour découvrir d’autres projets et initiatives de développement économique local, nous vous invitons à visiter notre section développement économique local.

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