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Catégorie: Développement économique local

Le dépanneur Wemok de Wemotaci

En juillet 2016, Réjeanne Petiquay et Jean-Guy Boivin ont ouvert le dépanneur Wemok dans une ancienne roulotte de chantier, avec 700 $ en inventaire. Presque trois ans plus tard, l’entreprise a doublé sa superficie et emploie six personnes, un exploit réalisé sans aucune aide financière extérieure.

Avant 2016, le seul endroit où la population de Wemotaci pouvait se rendre pour acheter de la nourriture était l’épicerie Bonichoix, qui appartient au conseil de bande. En conséquence, si une personne voulait des chips ou de la liqueur en soirée, elle devait se rendre à l’épicerie avant sa fermeture à 21 h. Cette situation et le besoin ainsi créé ont donné l’idée au couple d’ouvrir un dépanneur qui pourrait venir combler ce manque.

Les propriétaires du dépanneur Wemok, Jean-Guy Boivin et Réjeanne Petiquay, en compagnie du directeur général de la Corporation Nikanik.

Au cours de l’été de la même année, les deux propriétaires ont donc acheté une roulotte de chantier de 12 x 50 pieds, qu’ils ont ensuite entièrement rénovée et aménagée, en réalisant les travaux le soir et la fin de semaine, car ils travaillaient tous les deux le jour. Ils ont travaillé ainsi pendant deux mois avant de pouvoir enfin ouvrir le dépanneur. À ce moment, la moitié de la superficie du dépanneur était réservée à la vente et l’autre, à l’entreposage.

Quand ils sont lancés, le couple avait des prévisions budgétaires modestes et estimait pouvoir gagner environ 300 $ par jour avec leur commerce. Mais celui-ci a rapidement gagné en popularité et ces prévisions ont vite été dépassées. Au fil du temps, ils ont réinvesti les profits faits dans leur commerce, ce qui leur a permis de presque doubler sa superficie et d’offrir de nouveaux services à leur clientèle. Ils ont notamment construit une chambre froide pour pouvoir vendre de la bière et ils vendent des cigarettes. Le dépanneur est aussi un détaillant de Loto-Québec.

Mme Petiquay a travaillé pendant 30 ans au conseil de bande, notamment dans le secteur des finances. Elle avait donc de très bonnes bases en administration, lui permettant de gérer leur entreprise. Comme le dépanneur a connu rapidement du succès, elle a quitté son emploi pour y travailler à temps plein. M. Boivin, lui, a conservé son emploi. Comme le dépanneur est ouvert de 8 h à 23 h tous les jours et qu’au début, ils n’avaient pas d’employés, les deux propriétaires ont vraiment beaucoup travaillé durant les premières années. Heureusement, ils ont pu compter sur l’aide et l’appui de leurs enfants et petits-enfants. Mais, à ce moment, Mme Petiquay travaillait quand même presque sept jours sur sept. Maintenant qu’ils ont des employés, elle travaille environ de 9 h jusqu’à 23 h 30, mais ne travaille plus la fin de semaine.

Un débat sur la place du privé vs le communautaire

Lorsque le dépanneur Wemok a ouvert ses portes, cela a lancé un débat dans la communauté quant à la place d’une entreprise privée dans un secteur d’activité occupé par une entreprise communautaire, propriété du conseil de bande. Au départ, il y avait une certaine forme de compétition entre le dépanneur et l’épicerie, qui en réaction, a même prolongé ses heures d’ouverture en soirée pendant environ deux ou trois mois. Après un certain temps, le conseil et les deux propriétaires se sont assis ensemble et ont discuté de la façon dont les deux entreprises pouvaient travailler de concert. Aujourd’hui, les deux entreprises sont complémentaires, car le dépanneur Wemok passe souvent des commandes au Bonichoix, ce qui fait l’affaire des deux parties.

En conclusion, Mme Petiquay et M. Boivin sont très fiers de ne pas être endettés, ce qui est vraiment un exploit compte tenu du fait qu’ils n’ont eu recours à aucune subvention ou aide financière extérieure pour lancer leur entreprise, ce qui est très rare. Les deux propriétaires prévoient agrandir à nouveau le dépanneur prochainement, ce qui témoigne du grand succès de cette belle entreprise.

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