Créé par quatre femmes autochtones, deux artistes mohawks et deux artistes anishinaabe, Hannah Claus, Nadia Myre, Caroline Monnet et Skawennati, le Centre d’art Daphne est un nouveau centre d’artistes autochtones autogéré situé à Tiohtià:ke / Mooniyang / Montréal.

Chez Daphne, leur objectif pour l’espace d’exposition et pour la programmation communautaire est de refléter la diversité dans la création, les actions et les pratiques des commissaires et des artistes métis, iInuit et des Premières Nations. Leur mandat est de soutenir les artistes à tous les niveaux de leur carrière.

La première année de programmation d’expositions de Daphne se concentre sur les artistes autochtones québécois provenant principalement de communautés francophones, car ils sont souvent exclus des conversations qui ont lieu au sein des communautés artistiques autochtones à l’échelle nationale et internationale.

Exposition d’ouverture, PARURE, de Teharihulen Michel Savard

L’ouverture s’est déroulée à l’extérieur du Centre d’art Daphne le 8 mai dernier, avec un chant traditionnel Wendat présenté par l’artiste qui verra son exposition PARURE présentée jusqu’au 26 juin prochain. Dans cette exposition vous pourrez découvrir plusieurs œuvres de l’artiste soit treize pièces en argent, une coiffe wendat spécialement confectionnée pour l’exposition ainsi que   2 œuvres qu’il revisite de l’artiste wendat Zachary Vincent (1815-1886). Michel est un artiste de Wendake qui confectionne des bijoux représentant la tradition et la modernité. Son travail est donc d’une richesse et d’une importance capitale pour le patrimoine culturel de la communauté.

Maintenant âgé de 56 ans, cet artiste renommé Wendat nous souligne que son intérêt artistique a débuté dès son plus jeune âge. Déjà à 12 ans, Teharihulen Michel confectionnait des perles, des pipes, des pendentifs en pierre de savon. C’est à 37 ans qu’il décide d’aller suivre un cours de deux ans en bijouterie au centre de formation Maurice-Barbeau à Sainte-Foy. Il voulait apprendre à travailler le métal, car il avait un grand intérêt pour les broches en argent que ces ancêtres wendat portaient. L’artiste nous partage que les parures de métal, bijou, broche, brassard étaient tous des éléments de communication autant que les vêtements portés par les siens. Ces bijoux servaient d’identification entre les différentes communautés autochtones. Lorsque l’on voyait ces ornements de métal, les membres des communautés voisines savaient que les gens qui les portaient étaient probablement des Iroquois.

Présentation d’un cours sur les bijoux de traite

Afin d’encourager la relève et perpétuer la tradition de la confection de bijoux en métal dans sa communauté wendat, Teharihulen Michel donnera des cours sur les bijoux de traite au centre de développement de la formation et de la main-d’œuvre huron-wendat à la fin du mois de juin. Il espère que certains participants pourront découvrir un grand intérêt pour cet art et développer une passion et une autre vision qui pourra par le fait même maintenir cette tradition et que la confection de bijoux de métal puisse survivre dans la communauté.

Michel nous explique qu’il faut être passionné, persévérant et mettre les efforts nécessaires si on veut débuter dans le domaine professionnel de la confection de bijoux. Il nous explique aussi l’importance d’échanger avec les autres artistes, débuter des cours en bijouterie et avec le temps s’équiper de bons outils. « L’investissement de temps, de passion mènera à la réussite ».

Nous vous encourageons à aller à la rencontre des œuvres artistiques autochtones présentées au Centre d’art Daphne. L’art permet aussi de bâtir des ponts et de resserrer des liens entre les différentes nations.

Pour plus d’informations sur le Centre d’art Daphne, rendez-vous au daphne.art. Suivrez également sa page Facebook.

Pour découvrir d’autres projets et initiatives menés par des femmes, nous vous invitons à visiter notre section entrepreneuriat féminin.