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Les cultures autochtones à l’honneur au StartUP Nations Ikwe 2021
C’est avec beaucoup de fierté que les 10 participantes du StartUP Nations Ikwe 2021 ont complété avec succès leur parcours de formation en économie sociale, entrepris le 8 mars dernier. Coordonné par la Commission de développement économique des Premières Nations du Québec et du Labrador (CDEPNQL) et par Femmes Autochtones du Québec (FAQ), le parcours de formation virtuel de 12 semaines s’est achevé le 31 mai 2021 au cours d’une cérémonie organisée sur le thème de l’émission « Dans l’œil du dragon ».
Le StartUP Nations Ikwe est un programme de formation spécialement conçu pour les femmes entrepreneures autochtones intéressées à développer des projets d’économie sociale. Il vise à faire émerger des projets collectifs initiés par des femmes tout en développant leurs compétences entrepreneuriales et leur leadership.
Tout au long du parcours, les participantes ont pu assister à des conférences thématiques (marketing, finances, gestion de projet et communication), à des ateliers d’idéation ainsi qu’à des activités d’échange sur les enjeux socioéconomiques et culturels autochtones. La cérémonie du 31 mai représentait l’aboutissement de la deuxième édition du parcours StartUP Nations Ikwe.
Retour sur les projets du StartUP Nations Ikwe 2021
Les équipes de Kanesatake, de Gespeg et de Joliette ont été rassemblées afin de présenter leur projet d’économie sociale devant un jury entièrement composé de femmes membres des Premières Nations :
- Monika Ille, directrice générale du Réseau de télévision des peuples autochtones (APTN);
- Annick Tremblay, agente de liaison politique à l’Assemblée des Premières Nations du Québec-Labrador (APNQL);
- Michelle Picard, directrice de comptes à la Société de crédit commercial autochtone (SOCCA),
- Jinny Thibodeau Rankin, directrice finances et administration à la CDEPNQL.
Les trois projets touchent des domaines variés et ont en commun de mettre la transmission de la culture des Premières Nations au cœur de leur mission.

Équipe de Kanesatake : Kanesatake Food Forest
Le « Kanesatake food forest » est un projet de forêt nourricière développé par trois femmes mohawks de la communauté de Kanesatake : Jennifer Trentin, Kyla-Emma Theoret et Marie-Claude Sarrazin. Animées par la volonté de créer un impact positif pour les sept prochaines générations, les trois femmes se sont donné pour mission de promouvoir l’autosuffisance alimentaire, la transmission des techniques et le développement durable.
La forêt nourricière consiste en un jardin où seront cultivés des fruits et légumes, des noix, des herbes, des plantes médicinales et des fleurs, grâce à des techniques de production respectueuses de l’environnement. La forêt incorporera également une serre, un kiosque pour vendre les produits, ainsi qu’un « jardin de la roue de médecine », où les membres pourront se rassembler et se ressourcer. Le site se veut être un lieu à la fois sécuritaire et accueillant pour les enfants, les aînés et les familles.
L’équipe de Kanesatake, accompagnée par Nadia Robertson du Kanesatake Economic & Business Development, a remporté la mention spéciale « Efficacité du pitch ». Le jury a félicité l’équipe pour l’excellence de leur discours et de leur support visuel, ainsi que pour leurs efforts d’inclusion envers les différents groupes de la communauté.

Équipe de Joliette : Projet Mamo Oreritamowin
Composée de Minic Petiquay et de Karianne Dubé, de la communauté atikamekw de Manawan et de Sylvie Thisselmagan, Innue de Mashteuiatsh, l’équipe de Joliette a développé un projet misant sur les forces complémentaires de ses membres, qui sont toutes les trois artisanes dans la vie. Les trois femmes souhaitent en effet lancer une initiative d’artisanat en partenariat avec le Centre d’amitié autochtone de Lanaudière (CAAL), intitulée Mamo Oreritamowin (« vue de l’ensemble » en langue atikamekw). Un local sera réservé à la production et la vente des créations des artisans dans le futur centre Waskapitan, qui accueillera les nouvelles installations du CAAL en 2022.
Par ce projet, les trois femmes souhaitent contribuer à la transmission intergénérationnelle des techniques d’artisanat, créer de l’emploi pour les femmes autochtones et rendre les produits d’artisanat plus accessibles dans la région de Lanaudière pour les allochtones et les Autochtones.
Le jury a octroyé à l’équipe la mention spéciale de « Qualité de la compréhension des besoins du milieu » en soulignant la remarquable contribution du projet à la transmission culturelle et à la réconciliation entre allochtones et autochtones.

Équipe de Gespeg : Mi’gmaq empowerment
Catherine Basques, Roxane Cassivi, Laura Comeau, Mélanie Nogues et Manon Ouellet de la communauté Mi’gmaq de Gespeg, ont développé un projet de carrefour de transmission de la culture et des traditions Mi’gmaq. Le carrefour s’articule autour de plusieurs modes d’enseignement complémentaires : en présence et en virtuel, dans des écoles ou dans des locaux adaptés, ainsi que dans des lieux d’immersion tels qu’un site de camping traditionnel basé à Gaspé. L’offre de formation du carrefour sera multiple : artisanat, danse traditionnelle, confection de regalia, culture des fruits et légumes, culture des herbes médicinales, etc.
Le projet s’adresse à la fois aux Autochtones qui veulent apprendre et se réapproprier leur culture, et aux allochtones qui souhaitent aller à la rencontre de la culture des Premières Nations.
L’équipe, accompagnée par Isabelle Vézina de la Nation Mi’gmaq de Gespeg, a reçu la mention spéciale « Force du travail d’équipe ». Le jury a souligné le caractère rassembleur du projet, qui met à l’honneur les savoir-faire variés de chacune des participantes, ainsi que le travail collectif exceptionnel de l’équipe, composée à la fois de femmes francophones et anglophones.
Historique du StartUP Nations
Créé en 2017 par la Table régionale en économie sociale des Premières Nations (TRESPN), le StartUP Nations a pour objectif de promouvoir l’économie sociale en tant que modèle de développement socioéconomique. Cet événement s’inscrit dans le cadre du déploiement de l’initiative des incubateurs jeunesse en économie sociale SISMIC. Il est rendu possible grâce au soutien financier du Chantier de l’économie sociale et du Secrétariat à la jeunesse ainsi que, pour cette édition, l’Association des femmes autochtones du Canada et le Secrétariat à la condition féminine.
Pour en savoir plus sur le StartUP Nations Ikwe, nous vous invitons à lire l’article L’économie sociale au féminin : Coup d’œil sur le StartUP Nations Ikwe.
Pour en savoir plus sur l’économie sociale, nous vous invitons à visiter notre section économie sociale et à consulter nos outils sur le sujet.