Blogue
L’espoir d’une entrepreneure autochtone la pousse à créer de grands projets économiques
Née dans la ville de Sept-Îles et originaire du Nitassinan (territoire Innu), Josée Leblanc est directrice générale chez Atikuss Canada. Cette entrepreneure a créé les Bottes de l’Espoir et fait connaître sa culture à travers le monde en partageant le talent des femmes autochtones par le biais de l’art ancestral.
Elle a nommé son entreprise Atikuss pour « Atik », qui signifie caribou, et « Uss », qui signifie jeune caribou. C’était une façon de rendre hommage à l’animal qui a contribué à la survie de sa nation et le terme « Uss » venait souligner le fait que pour elle la jeunesse est l’espoir. Josée explique que le caribou est le maître des animaux pour son peuple et qu’il était très important dans la vie de ses ancêtres.
Atikuss a pour mission de transmettre l’histoire en utilisant les méthodes ancestrales de perlage pour confectionner les vêtements et les accessoires. Tous les produits sont créés de façon traditionnelle en gardant en tête la réutilisation, le non-gaspillage et le retour aux communautés. Ils utilisent des matériaux naturels et font appel à l’incroyable talent d’artisanes autochtones qui partagent leur savoir aux prochaines générations. L’entreprise propose des produits comme les mocassins, mukluks, mitaines, chapeaux de fourrure, sac à main, bijoux, capteur de rêves, masques, etc.
Son nouveau projet unique au monde
La création d’un économusée autochtone à Uashat s’est concrétisée lors d’une visite de la Société du Réseau ÉCONOMUSÉE dans les bureaux d’Atikuss, il y a quatre ans. C’est à ce moment que le projet a commencé à se développer dans la tête de Josée. Cette rencontre lui a apporté des réponses aux défis qui faisaient obstacle à ses plans futurs.
L’économusée est en quelque sorte le gardien du savoir. C’est aussi une entreprise artisanale, tenant à la fois de l’atelier et du musée. Il permet au public de rencontrer les artisans qui pratiquent un métier enraciné dans la tradition, mais qui s’inscrit dans la modernité. À travers l’économusée, les gens pourront découvrir l’histoire de la chaussure autochtone d’hier à aujourd’hui, la transmission de l’histoire du peuple innu, l’importance du caribou pour les habitants du territoire et plus encore.
Il sera situé à Uashat et se nommera « Économusée du Maskisin ». Ce mot en langue innue veut dire mocassin et il était utilisé par ses ancêtres spécifiquement dans la forêt. Une belle façon de faire revivre ce mot ancien auprès des nouvelles générations innues.
Dès leur arrivée, les visiteurs auront une expérience multisensorielle afin de ressentir qu’ils accèdent à un autre univers. La dimension de l’économusée sera de 4800 pieds carrés. Il disposera d’un espace partageant l’histoire de la nation innue, ainsi que d’une nouvelle technologie appelée Anectode qui sera utilisée pour orienter les visiteurs tout le long du parcours à l’aide de la géolocalisation. La directrice générale spécifie que les artisans seront tous au même étage afin qu’ils puissent travailler ensemble.
En ce moment, les recherches sont entamées pour trouver des artisans qui seront formés pour prendre part à l’économusée. Les travaux de construction débuteront à la mi-novembre 2021 et le projet devrait s’étaler jusqu’au printemps 2022. De plus, l’équipe devrait être complète en septembre 2022.
Ces valeurs profondes d’aider, de partager, de faire découvrir, de transférer les savoirs venaient s’arrimer avec les caractéristiques d’un économusée. Ce projet constitue donc la continuité de la mission de l’entreprise Atikuss.
Création d’un magazine
C’est grâce au magazine qu’elle a conçu elle-même que la popularité et la notoriété d’Atikuss ont grandement augmenté. Ceci a permis à l’entreprise d’accroître ses ventes durant la pandémie et de survivre économiquement. Josée précise que son rêve serait de mettre son magazine dans toutes les épiceries et pharmacies de la province. Ce projet permettrait de mettre en valeur les artisans de toutes les communautés autochtones et de transmettre une partie de leurs savoirs dans le but de sauvegarder les techniques ancestrales.
Avec tous ses efforts soutenus et son professionnalisme, Josée Leblanc a remporté le prix « Entreprise de l’année » durant l’événement du Gala Reconnaissance Tourisme Autochtone Québec, qui s’est tenu le 25 novembre dernier dans le cadre du Grand cercle économique des Peuples autochtones et du Québec. Pour elle, c’est le prix d’une vie et une reconnaissance qui lui fait chaud au cœur.
Pour conclure, Josée rappelle « que c’est en regardant ce que nos ancêtres ont fait que nous prenons l’exemple du bonheur simple, car la vie n’était pas toujours facile pour eux, mais ils étaient heureux ». C’est ce qui la pousse tous les jours à continuer et à aller plus loin dans ses projets, jusqu’à la réalisation de ses ambitions.
Nous soulignons le travail sans relâche de cette entrepreneure autochtone qui poursuit ses rêves avec la foi que tout est possible tant qu’il y a de l’espoir.
Pour en savoir plus sur Atikuss, nous vous invitons à visiter son site Web au atikuss.com.
Pour découvrir d’autres projets et initiatives menés par des femmes, nous vous invitons à visiter notre section entrepreneuriat féminin.