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OUSHATA’ : PORTRAIT D’UNE ENTREPRISE UNIQUE ET RÉSILIENTE
En cette journée internationale des femmes, nous souhaitons vous présenter l’entreprise Oushata’ de Wendake, qui est la copropriété de l’entrepreneure wendat Marie-Claude Sioui. Oushata’ est spécialisée dans la production de saumon fumé, dont la technique de fumage est issue des coutumes et pratiques ancestrales.
Le nom de l’entreprise, Oushata’, signifie « fumée, boucane, vapeur » en langue wendat. C’est donc un nom approprié pour cette entreprise spécialisée dans le fumage du saumon à froid (plutôt qu’à chaud comme le font la plupart des autres entreprises de saumon fumé). Il résulte de cette technique un goût plus sec que pâteux ou huileux. La particularité principale du fumage à froid est que le fumoir doit toujours conserver la même température, et ce, peu importe le moment de l’année, ce qui explique pourquoi cette technique est plus complexe que celle du fumage à chaud. Par chance, Mme Sioui a eu l’aide de son mari, qui est ingénieur électro-mécanique. C’est lui qui a conçu le fumoir sur mesure à partir d’une structure existante, qu’il a modifiée au complet, afin de pouvoir fumer le saumon dans une pièce à part, sans aucune émanation existante à l’intérieur de l’entreprise. Ce fumoir a pour particularité de pouvoir fumer durant plusieurs jours consécutifs, avec une fumée contrôlée et constante, pour éviter que le saumon ne goûte le créosote. La recette spéciale est le résultat de plusieurs tests et les deux entrepreneurs ont pris plus de deux ans avant de trouver la bonne formule. Tous leurs ingrédients sont issus du terroir : le saumon provient du Nouveau-Brunswick, le sel des Bergeronnes et les flocons de sucre d’érable, de l’Île d’Orléans. Présentement, l’entreprise fume du saumon et de l’omble chevalier, mais d’autres surprises sont à venir bientôt.
Historique de l’entreprise
Cela faisait déjà plusieurs années que le couple pensait à ce projet entrepreneurial. Alors qu’ils habitaient à Sept-Îles, ils ont commencé à fumer du saumon pour leur propre plaisir. Au fil du temps, leur saumon fumé est devenu très populaire auprès de leurs amis, famille et entourage. Ils avaient même commencé à faire du troc entre amis.
Par la suite, le couple est parti vivre deux ans en Colombie-Britannique pour le travail. C’est à ce moment-là qu’ils ont établi des liens avec des Autochtones de l’Ouest canadien. Grâce à ces liens, ils ont pu en apprendre plus sur les techniques artisanales permettant de fumer le saumon tout en respectant les traditions et la nature.
Les deux partenaires souhaitaient installer leur entreprise à même leur résidence, même si ce désir comportait plusieurs défis de taille. Le couple était prêt à faire les efforts nécessaires qui venaient avec ce choix. Un des défis auquel ils ont été confrontés a été que le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) n’avait jamais reçu de demande pour exercer dans une résidence privée. Le second, était lié au fait que l’entreprise soit située sur un territoire autochtone. Finalement, le sous-sol de la résidence devait être complètement rénové. L’endroit devait être construit comme un lave-auto, aucun bois ni gypse ne pouvait entrer dans la construction. L’endroit devait être complètement scellé pour que l’on puisse arroser tous les murs et plafonds. Mme Sioui a aussi dû suivre des formations avec la MAPAQ, pour se conformer à leurs normes. Après sept mois de transformations à l’intérieur de la résidence, l’entreprise était enfin prête à ouvrir ses portes. Toutes les conditions requises étaient en place afin de recevoir la visite du MAPAQ à la mi-décembre, ce qui leur permettrait d’obtenir leur permis, d’une validité d’un an.
Le matin du 4 décembre 2021, tous leurs efforts se sont envolés en fumée, alors qu’un incendie se déclare dans la maison en raison de la cheminée résidentielle. Ce cauchemar n’aurait pu arriver à un pire moment. Après cet incendie, la maison a été déclarée perte totale ainsi que le commerce, qui n’avait même pas eu le temps d’ouvrir. Le découragement était bien présent pour les deux entrepreneurs. À la suite de la reconstruction de la résidence et du commerce, Oushata’ a enfin pu ouvrir ses portes le 1er juillet 2022.
Mme Sioui affirme que sans l’aide de la CDEPNQL, elle et son conjoint n’y seraient pas arrivés. Les services offerts par l’entremise de notre service d’accompagnement entrepreneurial ont été d’une valeur inestimable pour eux pendant toute la durée du processus de démarrage de l’entreprise. Mais comme tous les entrepreneurs, ils ont dû faire face à de nombreux défis, dont celui de la recherche de financement. La compétition était aussi un défi majeur pour les deux entrepreneurs, qui voyaient des compétiteurs utiliser des couleurs et des motifs autochtones sans être pour autant des entreprises autochtones. Grâce à l’Identification Premières Nations et le logo de l’Ours, qui est fièrement affiché sur tous les produits d’Oushata’, il est maintenant clair que l’entreprise provient d’une Première Nation. Mme Sioui invite d’ailleurs tous les artistes, entreprises et artisans à adhérer à l’Identification Premières Nations, une marque essentielle pour certifier l’authenticité des produits autochtones.
Points de vente des produits
Les points de vente dans la région de Québec sont les suivants : le Restaurant La Traite, le restaurant Le Parlementaire, le dépanneur Alphé Picard, la station-service de Wendake, La Réserve, Le District Gourmet (secteur Sainte-Foy) et l’atelier-boutique Atikuss Canada. Les délicieux produits sont aussi disponibles chez Pêcherie Manicouagan. De plus, les gens clients peuvent se rendre directement au commerce Oushata’ à Wendake, au 85, rue chef Wellie-Picard.
Pour en connaître davantage sur Oushata’ : https://oushata.com/
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