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Une femme entrepreneure de cœur
D’être une consultante en éducation pour les Premières Nations était un rêve que Nathalie Chantal, femme wendat de 53 ans, chérissait depuis un moment. Elle s’était toujours dit qu’elle voulait finir sa carrière à titre de consultante.
C’est donc en septembre 2019 qu’elle fait le grand saut. Elle décide alors de prendre un congé sans solde et d’aller consulter les écoles pour sonder leur intérêt. C’est à ce moment qu’elle s’aperçoit qu’il y a un grand besoin, car dès les six premiers mois son horaire est plein. L’accueil de ses services de consultante a tellement été bien reçu qu’en novembre 2019, elle mettait déjà fin à son emploi alors qu’elle avait jusqu’en juillet 2020 pour donner sa réponse officielle à son employeur.
Créer sa propre entreprise de consultation en éducation était pour elle une façon de redonner ce qu’elle a pu recevoir durant ses années en enseignement. Il y a presque trois ans déjà que son projet a commencé. Le moment était parfait, car elle estimait avoir acquis l’expérience nécessaire à son projet. De plus, ses enfants avaient atteint un âge qui lui laissait plus de temps libre.
Elle se trouve privilégiée d’avoir travaillé dans de beaux milieux scolaires. Tout au long de son parcours professionnel, elle considère avoir beaucoup reçu de sa communauté, Wendake, et aussi des autres communautés des Premières Nations.
Sa mission est d’accompagner, dans le respect de leur culture, les écoles des Premières Nations dans le développement de leur capacité et de leur autonomie. L’objectif ultime est d’amener ces écoles à être fières de leur capacité à assurer la réussite de leurs élèves.
À qui s’adressent ses services?
Dans le cadre de ses nouvelles fonctions de consultante, elle cible particulièrement les directions d’écoles, les conseillers pédagogiques et les enseignants. Elle offre essentiellement un volet de formation professionnelle.
Ses services sont principalement offerts aux écoles primaires et secondaires des Premières Nations. Ils peuvent aussi être offerts aux écoles provinciales, mais en raison de son sentiment d’appartenance et de sa connaissance du contexte organisationnel et culturel dans lequel évoluent les élèves des Premières Nations, elle préfère se concentrer principalement sur cette clientèle.
Habituellement, les écoles contactent Nathalie pour demander de l’aide afin d’améliorer certaines pratiques d’enseignement. Le processus débute par une formation donnée à tout le personnel de l’école. Ensuite, elle accompagne une personne ou toute l’équipe dans le but d’améliorer la réussite scolaire des élèves. Elle donne de la formation à toute l’équipe d’enseignants et ensuite, des suivis sont faits dans le but d’améliorer les pratiques en enseignement.
L’aide reçue
Afin de concrétiser son projet, Nathalie a contacté la CDEPNQL pour obtenir l’aide de son service d’accompagnement entrepreneurial. Emmanuel Bertrand-Gauvin, conseiller en entrepreneuriat féminin (à la CDEPNL), a aidé Nathalie à identifier tous les éléments qui devaient se retrouver dans son plan d’affaires et l’a accompagné dans la rédaction du plan. Ensuite, elle a eu des consultations auprès de Frédérick Martel, conseiller technique en entrepreneuriat, pour la préparation de la partie financière du plan d’affaires.
Pour débuter sur le terrain, le support moral de sa famille a été essentiel. De plus, le fait d’arriver dans un milieu qu’elle connaissait l’a beaucoup aidé. Finalement, on ne peut passer sous silence l’aide financière qui a permis à Nathalie de se doter d’un bureau à la maison et de se procurer les outils adéquats pour la route. Le financement lui a aussi donné l’opportunité de s’organiser efficacement avec des outils professionnels et une bibliothèque de ressources à jour.
Qu’est-ce qui se distingue dans l’offre de service de Nathalie
« Je pense que ce qui me distingue c’est la connaissance du milieu Premières Nations, de connaitre leur réalité selon la communauté. Je m’assois avec les personnes et je prends le temps d’évaluer la situation globale avant de faire la planification », témoigne Nathalie.
Par la suite, elle fait quelques suivis en visioconférence et nous explique que les déplacements sont toutefois nécessaires dans les communautés, selon l’ampleur du mandat attribué.
Nous pouvons souligner le grand travail effectué par Nathalie Chantal dans nos communautés autochtones et souhaiter que d’autres personnes comme elle deviennent consultantes au bénéfice des étudiants des Premières Nations. Nous lui souhaitons beaucoup de mandats qui lui permettront d’aider davantage les communautés à la réussite scolaire.
Pour découvrir d’autres projets et initiatives menés par des femmes, nous vous invitons à visiter notre section entrepreneuriat féminin.